Magyd Cherfi

Magyd Cherfi est auteur et chanteur. Fils d’immigrés algériens, il a été la voix et le parolier du groupe toulousain Zebda, avant de se lancer dans la chanson en solo et l’écriture. En groupe, il rencontra le succès avec de nombreux titres inscrits au patrimoine musical français (Le bruit et l’odeur, Je crois que ça va pas être possible, Tomber la chemise). En solo, son premier récit, Ma part de Gaulois, fut un succès phénoménal (sélectionné au Prix Goncourt et près de 100 000 exemplaires vendus).En 2024, alors que son récit est adapté au cinéma, il publie son quatrième album solo, Le propre des ratures et son troisième livre, La vie de ma mère ! (Actes Sud)

« Le propre de mes ratures

C’est mon dernier opus. L’imperfection comme idéal fut mon inspiration première, d’où le titre exact de cet album : Le propre des ratures.
Je l’ai composé en me remémorant les genres, les styles qui ont bercé les pires comme les meilleurs moments de ma vie. J’ai accroché des cordes de guitares sèches à d’autres plus électriques, noué des rythmes de percussions d’ancêtres à des boîtes plus digitales, mêlé l’ancien au nouveau.
J’ai puisé des chaleurs de basses caraïbes, donné du mouvement de hanches souples, concocté du dancehall à la française. J’ai composé des riffs, de ces riffs de mes premières colères, années quatre-vingt de mes vingt ans, j’ai ciselé l’épure de quand j’étais plus mûr, ajouté des syncopes de machines à danser. Oui, composé l’album de tout ce que j’ai aimé : un concentré de ce que je suis devenu, quelque chose du rock blanc épicé de contretemps, un rêve du mélange tant espéré. Partout des accords majeurs, partout cette fragrance qui manque jours découragés. Mon album rit comme une envie de croire que tout peut recommencer. C’est l’album du souvenir et celui de l’espérance, de l’état dans lequel je suis avec son rien aussi de mélancolie. L’album de textes que j’ai cousu rimes après rimes pour vous parler du monde, relents cosmopolites et wokes, racisé mais sans que les particularités l’emportent sur l’universel, tout moi. »
Magyd Cherfi